Chez HAFA, c’est une page qui se tourne, le début d’une nouvelle histoire. Bienvenue dans une nouvelle ère, celle de la digitalisation et de l’usine 4.0. Adrien Oberthur, dirigeant aux multiples casquettes, nous plonge dans l’histoire de cette révolution au service de la qualité des produits, dont les huiles NAS en sont l’illustration.

L'esprit de robustesse

En parlant de casquettes, c’est celle de directeur des opérations qu’Adrien Oberthur chausse pour nous raconter « la marche » que vient de passer HAFA, qu’il a repris avec son associé Julien Hue il y a une dizaine d’années.

Pour bien comprendre, il est nécessaire de rappeler les deux maillons essentiels du fabricant de lubrifiants : la partie blending (c’est-à-dire les mélanges) et le conditionnement. Pour cela, rien de tel qu’une analogie : « pour faire du lait au chocolat, on doit d’abord mélanger la bonne recette et ensuite la conditionner ».  Durant les cinq premières années, le duo s’est concentré sur la partie conditionnement.

Une fois cette première étape réussie, les industriels se sont attaqués au blending : « produire mieux et réaliser des produits plus précis ». Et c’est là que ça se corse ! Sans langue de bois, Adrien se confie : « Le déclencheur a clairement été l’obsolescence des équipements de pesage du mélange, qui faisait peser une épée de Damoclès sur la production ». Mais au pied du mur, il y a toujours plusieurs façons de réagir, et la stratégie gagnante n’est pas forcément la plus simple à mettre en œuvre. « Si l’on avait voulu régler seulement ce problème, nous n’aurions pas investi autant », commente le directeur des opérations, directeur-général adjoint et associé.

Retour vers le futur

Dans ce cas précis, l’investissement de 600 000 euros est majeur, et rendu possible par le gros coup de pouce du plan France Relance qui l’a financé à hauteur de 40 %. En un an et demi, HAFA a donc œuvré au déploiement d’une nouvelle supervision industrielle et au renouvellement de tous ses automates de blending.  Retournons dans la cuisine : « Pour automatiser une usine, on a besoin d’une intelligence qui dit : pour faire un lait au chocolat, d’abord je verse le lait, est-ce que j’ai une vanne qui me permet d’intégrer le chocolat, combien dois-je en mettre, à quelle vitesse ? Tous ces éléments sont dans cette supervision intelligente qui va demander à telle vanne de s’ouvrir, à telle pompe de s’éteindre ou encore de maintenir le mélange à telle température… ». Alors que jusque-là, il était semi-manuel, l’ensemble des process a été revu, ce qui a permis « un gain de temps énorme sur le process traçabilité, pousser encore plus haut la qualité, notamment en termes de pesage, car le pesage, c’est le nerf de la guerre ».

 

Avec son nouvel outil industriel, HAFA se targue désormais d’affiner ses mesures au Kg près sur des mélangeurs de 2 tonnes et à 5 kg sur 10 tonnes, rien que ça ! Mais ce n’est pas tout. L’usine s’est dotée de pléthore de capteurs et autres IoT pour contrôler et analyser les lubrifiants en fin de mélange. De nombreux indicateurs comme la présence d’eau, la viscosité, la densité, ou encore le comptage de particules sont désormais pris en compte. Ils traduisent « la volonté d’avoir une vision en temps réel sur la qualité de ce qu’on produit ».

 

L’autre élément incontournable, c’est l’intégration de ces process digitaux de production au système d’informations (ERP) de l’usine. « Il n’y a plus deux mondes séparés. Avant il y avait ceux qui faisaient de la production sans outil informatique et ceux dans les bureaux avec l’ERP pour gérer les commandes ». Et pour que la sauce prenne, il a fallu « embarquer les hommes dans le projet dès le départ. Cela a été mon rôle de directeur des opérations, d’un côté, comprendre les besoins opérationnels sans écouter la petite voix qui dit : on fait comme ça aujourd’hui, il faudra faire pareil demain. Non ! nous devions avoir une réflexion dynamique, une solution robuste qui pourrait embrasser demain les nouvelles évolutions digitales. Pour moi, la digitalisation devait libérer les opérateurs de tâches manuelles répétitives pour qu’ils se focalisent sur des tâches qui permettent de progresser, telles que la résolution de problèmes complexes et récurrents : ils ont par le passé réalisé à la mano ce qu’un ordinateur fait pour eux désormais, ils connaissent donc parfaitement notre système. Ils sont acteurs de l’automatisation et garants de son fonctionnement – en d’autres termes, ils peuvent désormais s’affairer au vrai métier d’opérateur de production, une mission capitale pour le bon développement de HAFA », résume Adrien.

Le chemin était semé d’embûches, avec un petit coup de stress au moment de couper les fils de l’ancien système : « Il faut être sûr de soi car c’est un avant / après, sans retour en arrière possible ». 

 

Mission accomplie pour la Team HAFA !

L'esprit pionnier

Et maintenant on fait quoi ? Avec cet outil industriel innovant, les ambitions de HAFA sont importantes et les huiles de classe NAS en sont la parfaite illustration. La classe « NAS » est une abréviation de « Norme de propreté d’huile aéronautique ».

En effet, les particules présentes dans l’huile peuvent endommager les pièces des machines, les filtres et les composants de l’huile elle-même et ainsi entraîner des immobilisations et des surcoûts de maintenance.

Un enjeu de taille pour les systèmes hydrauliques et les équipements de précision, notamment en termes de conformité : « De nombreuses garanties et préconisations constructeur émergent pour exiger l’utilisation d’huiles NAS, s’appuyant entre autres sur les bonnes pratiques de l’industrie aérospatiale ou pharmaceutique qui visent à proscrire toutes contaminations particulaires dans leurs process de production. Nos clients industriels sont naturellement les premiers utilisateurs mais nos clients professionnels utilisant des engins de dernière génération (abatteuse, moissonneuse etc.) se verront contraints par la garantie constructeur d’utiliser des huiles hydrauliques NAS, les constructeurs les considérant comme des facteurs clés pour le prolongement de la durée de vie des composants ».

 

Pour cela HAFA a investi dans des outils de filtration haut de gamme et des packaging dédiés afin de réduire la pollution particulaire de ses huiles « et donc les phénomènes de micropitting qui entraînent l’usure des matériels ». HAFA peut désormais produire des huiles NAS 7 ISO 4406. « On offre une vraie réponse au marché, en apportant plus de valeur ajoutée à des produits de la gamme hydraulique, gamme très plébiscitée ».

Et l’aventure continue.  Des tests sont réalisés pour lancer prochainement des huiles de transmission « Gear » micro filtrés notamment pour les boites de vitesse.

 

D’autres innovations suivront !

Avec une production de 15 000 tonnes de lubrifiants par an, soit 3 % du marché national, le dirigeant de la PME reste pragmatique : « Dans l’océan des lubrifiants, nous avons notre barque ». Pourtant la révolution est bel et bien en marche ! La prochaine recette du succès ? C’est le projet de Smart Industrie dont l’objectif est d’appliquer cette nouvelle excellence opérationnelle à l’ensemble des opérations. La boucle est bouclée.

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