Avec son portable, Pascal nous fait faire le tour du propriétaire, assez fier de nous les montrer. Il y a en a partout : dans le salon, le couloir, le bureau. On n’a pas osé lui demander si il y en avait aussi dans les toilettes… Pascal est chromophile, collectionneur d’affiches anciennes. Il est aussi autophiliste, collectionneur de voitures miniatures. A ne pas confondre avec l’autophile, qui s’aime soi-même. Bref. Pascal Lozes est collectionneur dans l’âme : affiches, autos, objets publicitaires, calendriers… il les achète tous, du moment qu’il s’agit d’objets aux couleurs de HAFA.

Obélix version lub

En réalité, un peu comme Obélix dans la potion magique, Pascal est tombé dans les lubrifiants HAFA étant petit. Car chez les Lozes, HAFA est une histoire de famille. Si Pascal est entré dans l’entreprise le 31 août 1998, c’est pour y remplacer son papa, VRP dans le 33 et le 47, en place depuis 30 ans. A l’époque, Pascal est électricien industriel chez Alstom. Le métier lui convient parfaitement. Il ne se voit pas alors « marchand d’huiles » toute sa vie. Et pourtant la vie, justement, en décide autrement : « Mon papa m’avait demandé de le remplacer pendant un an, le temps pour lui  de se soigner d’un  cancer. J’ai donc pris une année sabbatique avec l’intention de revenir à mon métier d’origine. Mais il est décédé deux mois après mon arrivée et je n’ai pas eu envie que quelqu’un reprenne son secteur, donc je suis resté. Et petit à petit les clients ont mieux appris à me connaître et m’ont expliqué eux-mêmes comment fonctionne le boulot ». Moralité, depuis le 1er Février 2023, cela fait 55 ans que le nom Lozes est associé à celui de HAFA ! Et, si l’on en croit l’ambition filiale, ce n’est pas prêt de s’arrêter puisque la propre fille de Pascal le tanne pour reprendre sa suite. Normal : elle aussi est piquée à HAFA depuis sa plus tendre enfance entre papa qui y travaille et affiches qui décorent tous les murs de la maison. Comme Pascal qui, aussi loin qu’il se souvienne, a toujours eu sous les yeux le nom de sa société, même pendant ses loisirs d’enfant et d’ado. « En réalité, mon père était aussi président du karting de Libourne et moi j’en ai fait pendant 12 ans en compétition. J’étais à fond dans le sport mécanique et il se trouve que HAFA était un sponsor. Il faisait partie de mon paysage ».

Esprit d’équipe

En effet, non content de collectionner les affiches et les voitures, Pascal collectionne les coupes…et pas qu’un peu ! Il y en a des petites, des grandes, des rondes, des carrées… Là encore, on n’a rien osé dire, mais on plaint en sourdine la personne qui est chargée de faire la poussière ! « Le karting était et est encore une passion. J’ai été vice-Champion et Champion d’Aquitaine, j’ai terminé 5ème au Championnat de France en 99, j’ai été Champion du Sud-Ouest. J’ai même couru contre Trulli et Belmondo ! Ensuite, eux sont partis en Formule 1. Moi je n’avais pas les moyens, mais cela ne m’empêche pas d’organiser tous les ans une course d’endurance de karting avec mes clients », dit-il dans un grand sourire.

Jamais à court d’idées Pascal a même presque fait, avec eux, le tour du monde. Et ce n’est pas juste une façon de parler ! Le Kenya, Bali, le Maroc… ils ont voyagé partout sans que cela ne coût un seul centime d’euro à HAFA. Son secret ? « Bloquer avec leur consentement une partie de leurs remises ». Ainsi Pascal se transforme-t-il en tour operator pour organiser des voyages avec ses clients, principalement des garagistes, devenus des copains au fil des années.

A l’ancienne

En fait, si l’on doit résumer, Pascal est une denrée rare. Le sourire accroché au visage, ce personnage haut en couleurs, fan de rugby (le détail du blason de l’UBB collé sur l’armoire à archives ne trompe personne) et à l’accent du sud-ouest bien marqué est loin, très loin du commercial aux dents longues juste là pour vendre des produits dont personne n’a réellement besoin. Il est l’archétype du commercial « à l’ancienne », au sens flatteur du terme : proche de ses clients au point d’être capable d’anticiper leurs demandes de lubrifiants, prenant le temps d’échanger avec eux et pas uniquement par téléphone. Si le métier a forcément beaucoup changé ces dernières années, Pascal, a donc pris les virages qui s’imposaient sans pour autant renoncer à sa manière de faire de la relation client. Alors forcément, lorsqu’on lui demande si il regrette la décision prise il y a 25 ans, la réponse fuse : « J’aime les gens, j’aime mon travail, j’aime ma boîte. Et tous les jours, je me dis qu’il faut savoir être positif et heureux dans son boulot. Alors si c’était à refaire, je le referais sans problème. D’ailleurs, l’électricité ne me manque pas du tout ! ». En revanche, il continue de faire grossir sa collection…

Article rédigé par Ambre Delage